Mercredi 22 janvier 2025
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Une injure alpine, du n’importe quoi alpin

C’est beau, le ski de haut niveau. Mais, c’est ce qui s’appelle glisser à contretemps. Alors que l’hiver commence de plus en plus tard, la Fédération Internationale de Ski n’a d’autre projet que de faire commencer la saison de compétitions de ski alpin de plus en plus tôt. Et tant pis s’il n’y a pas de piste enneigée, il suffit de l’inventer.

À moins d’un mois des descentes de Coupe du Monde de ski alpin à Zermatt en Suisse, les autorités ont mis en garde mardi les organisateurs, accusés par les activistes du climat de «détruire» un glacier pour façonner la piste. Des photos et des vidéos publiées en Suisse ont montré des pelleteuses travaillant sur le glacier du Théodule, provoquant un certain émoi en Suisse, où les glaciers fondent à un rythme alarmant depuis quelques années sous l’effet du réchauffement climatique.

Saisie par les ONG, la Commission cantonale des constructions du Valais a indiqué mardi avoir constaté qu’«une partie des installations empiète, sur une très faible surface, hors du domaine skiable homologué sur territoire suisse». En conséquence, elle prononce «une interdiction immédiate d’utiliser les installations concernées hors du domaine skiable homologué», selon un communiqué. « Dès que la situation météorologique le permettra, compte tenu des chutes de neige de ces derniers jours, cela sera rectifié, sans mettre en péril le parcours d’un point de vue sportif», a réagi le comité d’organisation du Matterhorn Cervino Speed Opening, qui renonce à faire appel.

L’an dernier, les épreuves de la Coupe du Monde à Zermatt/Cervinia avaient dû être annulées en raison de l’absence de neige, et surtout de l’impossibilité d’en créer en raison des températures élevées. Cette année, les épreuves doivent avoir lieu les 11 et 12 novembre pour les hommes, et les 18 et 19 novembre pour les femmes, sur une piste dessinée sur les territoires suisses et italiens, en partie sur le glacier suisse du Théodule.(1)

Alexis Pinturault en entrainement

Mais la publication le 15 octobre d’un article de 20minutes.ch affirmant, sur la base de relevés GPS, que le tracé de la piste excéderait les limites de la zone dédiée aux activités de ski, a fait réagir les ONG de défense de l’environnement, avec WWF et Pro Natura en première ligne. Ces ONG, assistées par l’association « Avocat-e-s pour le Climat», ont saisi la Commission cantonale des constructions du Valais, accusant les organisateurs de la compétition de détruire un glacier pour opérer une nouvelle piste en Coupe du Monde de ski».

À l’évidence, tout ceci a plus à voir avec une affaire d’argent qu’avec le sport, même professionnel. Déjà la saison dernière, cela avait provoqué des remous parmi les compétiteurs. Le champion français de slalom, Alexis Pinturault, par exemple, a ouvertement exprimé son mécontentement face à ces saisons de ski contre nature, en quelque sorte. Il a annoncé, diplomate, qu’il ne sera pas de la fête à Zermatt « parce qu’il n’a pas fini son entraînement ». Ce n’est qu’un début, mais ça presse, comme dirait le poète.

Le meilleur remède à ce délire reste toutefois le boycottage des spectateurs et des téléspectateurs. Les sponsors suivront… peut-être.

En attendant, à chacun d’entre nous de refuser de ski sur des pistes en neige « artificielle » et: ou de s’en plaindre auprès des « stations de sport d’hiver ». EmC.

-Plus de 90 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) des domaines skiables sont attribuables à l’utilisation des engins de damage fonctionnant au diesel, les remontées mécaniques étant décarbonées car elles fonctionnent à l’électricité. (Source : DSF)

– La puissance électrique des remontées mécaniques des Alpes constitue la majeure partie de la puissance électrique totale des équipements (enneigeurs, etc.) situés dans les stations de ski sur l’ensemble du territoire. Elle représente un peu plus de 700 MW, dont plus de 600 MW dans les Alpes du Nord. À titre de comparaison, la moitié des réacteurs nucléaires français a une puissance de 900 MW, ce qui équivaut à la consommation mensuelle d’environ 400 000 foyers. (Sources : CGET ; STRMTG; Cairn. Traitement des données: SDES – données de 2017, EDF)

– L’impact en termes de consommation d’eau et d’électricité des stations de ski est significatif : 278 m3 d’eau potable prélevés par habitant, soit 1,7 fois la moyenne nationale, et une consommation électrique de 10 MWh par habitant, soit le double de la moyenne nationale. (Source: Commissariat général au développement durable – Atlas environnemental des stations de ski et des communes supportant les stations – avril 2019.)

Sans commentaire

(1) Le Glacier du Théodule (ou simplement Glacier Théodule) est situé dans les Alpes suisses, dans le canton du Valais, près du village de Zermatt. Ce glacier est situé sur le versant suisse du célèbre Cervin (Matterhorn en allemand), l’une des montagnes les plus emblématiques des Alpes. Voici quelques informations supplémentaires sur le Glacier du Théodule.

Le glacier a une grande importance historique en alpinisme, car il a souvent été utilisé comme point de départ pour les ascensions du Cervin, une montagne qui a longtemps été considérée comme l’une des plus difficiles à escalader dans les Alpes.

Le glacier du Théodule a perdu près d’un quart de sa masse entre 1973 et 2010 en raison du changement climatique.

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