Regarder un film ne consomme pas seulement l’électricité nécessaire à allumer l’appareil, qu’il soit de télé ou d’ordinateur. Il ya tout ce qui se passe avant , le stockage, la transmission. Netflix compte au moins sept millions d’abonnés en France, et représente un quart du trafic Internet français de streaming. La firme a récemment dévoilé son empreinte carbone mondiale. «Une heure de streaming en 2020 correspond en moyenne à moins de 100 grammes équivalent CO2, soit la consommation d’un ventilateur de 75 W pendant 6 heures», révélait Emma Stewart, directrice du développement durable chez Netflix. Regarder un épisode et demi revient ainsi à parcourir 400 mètres en voiture à essence, démontre très simplement Le Parisien.
Pour mieux comprendre sa facture énergétique, Netflix a fait appel en début d’année à d’Impacts, un outil de calcul développé par des chercheurs de l’université de Bristol. La plateforme s’est offert les services de Carnstone, le cabinet qui commercialise les abonnements à ce supercalculateur. Ce dernier est déjà utilisé par la BBC ou les chaînes privées anglaises pour quantifier leur empreinte carbone et identifier des pistes d’optimisation, rappelle le quotidien. Netflix a ainsi soumis ses données internes aux algorithmes de ce logiciel. Ces derniers prennent en compte la consommation électrique des data centers, des réseaux Internet et des appareils utilisés pour le visionnage d’un épisode. Résultat: une estimation annuelle basée sur les centaines de millions d’utilisateurs, à diviser ensuite par le nombre d’heures visionnées.
Un calcul cohérent
Pour confirmer ces conclusions, Le Parisien a soumis les résultats à des experts de l’empreinte carbone du numérique. «L’ordre de grandeur donné ne me semble pas aberrant», lui a ainsi répondu Maxime Efoui-Hess, chef de projet du think tank The Shift Project. «L’impact environnemental est en effet faible par heure de streaming, mais le volume d’abonnés à Netflix alourdit à la fin la facture énergétique», poursuit-il. Quant au directeur de la recherche d’un grand fournisseur d’accès à Internet préférant rester anonyme, celui-ci évoque des résultats «assez crédibles». Selon lui, «cette empreinte carbone calculée au niveau mondial pourrait même être plus faible en France grâce à son énergie nucléaire beaucoup plus décarbonée».