The Conversation, publié le 31 mai 2021, 21:07 CEST
Post-doctorante, au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), Charlotte Roemer apporte un éclairage méconnu sur deux impacts indésirables des éoliennes. Le premier concerne la mortalité par collision avec les pales chez les chauves-souris, les oiseaux et les insectes. Les quantités de décès prennent désormais de telles proportions que la survie de certaines espèces est menacée sur le court et moyen terme. C’est le cas de la chauve-souris cendrée une espèce migratrice nord-américaine, mais aussi en France , de la Pipistrelle de Nathusius, la Noctule de Leisler et la Noctule commune. Cette dernière est désormais classée comme «vulnérable» sur la liste rouge des mammifères français. Les seconds effets délétères concernent la forte diminution de la qualité des habitats. Chez les chauves-souris, cet effet est mesurable jusqu’à une distance d’au moins un kilomètre et se traduit par une diminution progressive de l’activité au fur et à mesure qu’on se rapproche des éoliennes.
Or on sait que la dégradation des habitats est l’une des causes majeures de déclin de nombreuses espèces. Toutes les espèces de chauves-souris sont protégées en France. Il est donc interdit de les perturber intentionnellement ou de les tuer. Afin d’obtenir le permis de construire, le développeur éolien doit donc apporter la garantie que les impacts du futur parc sur les chauves-souris seront négligeables. Pour cela, il engage un bureau d’étude qui réalisera une «étude d’impact», avec le contrôle et l’avis des services de l’État pour la région concernée.