Mercredi 22 janvier 2025
Idées

La vraie facture énergétique de la voiture électrique

Il n’existe pas de conte de fée sans vilaine sorcière. Celui de la fée électricité venant sauver l’automobile à moteur thermique ne déroge pas à la règle. Une solide enquête de trois journalistes de Libération (vendredi 9 avril 2021) met en scène les vilains lutins bruyants et autres monstres repoussants qui viennent salir l’image de silence et de rutilance de la voiture propre. Certes, Aurore Coulaud, Margaux Lacroux et Aude Massiot ne manquent pas de rappeler le bel avenir promis à la voiture rechargeable: elle représentera 25% du parc en 2025. Ce sera tout bénéfice pour les émissions de gaz à effet de serre (deux à trois fois moins qu’avec les véhicules essence et diesel). Mais à quel prix humain et environnemental! La batterie ne fonctionne qu’à partir de minerais rares: le lithium, le manganèse,  le nickel, le cobalt. Pour ce dernier, par exemple, la moitié des ressources mondiales proviennent de la République démocratique du Congo. Il est exploité dans des régions en conflit, qui échappent à l’autorité gouvernementale, où il est attesté par des ONG que des enfants y travaillent. L’exploitation du lithium n’est pas plus reluisante. Dans les régions andines du Chili, de la Bolivie et de l’Argentine, c’est la guerre pour accéder à l’eau, entre les populations autochtones et les exploitants, que ces derniers utilisent abondamment. Les industriels de l’automobile s’efforcent certes de concilier économie, écologie et démocratie, à l’instar de Renault, dont la batterie de sa Zoé pratique le 6-2-2 : 60% nickel, 20% manganèse, 20% cobalt. Reste qu’une voiture électrique est plus lourde que son homologue à essence. En définitive, elle émet davantage de particules. Et puis, quid de la fin de vie des batteries ? Selon une étude de l’IFRI, cette étape représente à elle seule 12% des leurs émissions de GES.

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