La nouvelle petite Citroën 100 % électrique a laissé perplexe dans le milieu automobile et parmi les passionnés de mécanique à quatre roues. Tous? Pas si sûr. Il est un journaliste, spécialiste de l’automobile pour qui l’Ami est mieux qu’une automobile: elle est une révolution citadine. Cela tombe bien, son bilan carbone est largement plus proche de celui d’un cyclo que d’une voiture familiale.
Voici ce qu’il écrit sur le site « Caradisiac ».
On la présente comme une voiturette, lui promet l’échec de la Renault Twizzy, et qui ne la trouve pas moche ? L’Ami est pourtant belle comme une révolution, celle qui permettrait la survie de la voiture en ville.
Comme aurait dit Magritte, ceci n’est pas une auto. Et c’est en quoi l’Ami est géniale.
Je ne vais pas m’attarder sur ses astuces d’aménagement ni sur la symétrique malice et radicale frugalité de sa conception.
Ce n’est pas une auto, mais un quadricycle léger et ça change tout: pas de crash test à valider et une vitesse limitée à 45 km/h. Ce qui lui permet de se passer de tout ce qui a rendu nos voitures chères, obèses, gourmandes et encombrantes, et par là superfétatoires en ville où elles traînent leurs quinze quintaux sur quatre à cinq mètres de long à 10 ou 15 km/h de moyenne, et ce en consommant et polluant le double ou le triple de ce qu’avaient prévu leurs concepteurs.
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Ce que donne l’Ami, c’est ce qu’elle ne donne pas
Le génie de cette voiture réside dans ses renoncements. Renoncer à transporter cinq personnes et quatre grosses valises, à taper le 180, à pouvoir rouler 400 ou 1 000 km d’une traite, à avoir un tableau de bord d’Airbus, à afficher du style, une allure ou au moins un genre.
Tout ce dont déborde le marché automobile, tout ce qui n’est pas indispensable pour aller de Bois-Colombes à Boulogne-Billancourt ou de Vénissieux à Villeurbanne, à deux avec une valise ou des courses en trois fois moins de temps qu’il n’en faut en transports en commun.
En échange de ces renoncements, qu’offre-t-elle la petite Ami? Se garer dans des trous de souris et se faufiler presque comme une grosse moto? Oui, pour l’anecdote. Mais il y a surtout son prix: 6 000 €, bonus de 900 € déduit. Ou bien 20 € par mois après un premier loyer de 2 644 €.
Et un pareil tarif, celui d’un beau scooter 125, presque moitié moins cher qu’une Renault Twizzy, quatre fois moins qu’une Zoé, ça change tout. A ce prix, elle peut être la seconde voiture, purement urbaine, du banlieusard à la place d’une Twingo ou d’une Smart de troisième main.
Et pour le Parisien ou le Lyonnais qui la prendrait en voiture principale, la modicité de la facture – ou du loyer – laisserait de quoi louer une thermique et prendre le TGV les week-ends et vacances.
Au-delà du tarif rikiki, de la pollution nulle et de l’empreinte au sol trois fois moindre qu’une « vraie » auto, ce minimalisme a d’autres avantages. Avec sa petite batterie de 5,5 kWh pour 70 km d’autonomie – crédible car sur cycle WLTP – la chignole se recharge en trois heures sur une simple prise de perceuse, en une heure sur une wallbox, le temps de faire ses courses sur une borne de rue 11 ou 22 kW ou de prendre un café sur une borne rapide.
Et puis une si petite batterie assortie d’un si petit moteur ne coûtera pas bien cher à remplacer et à recycler, contribuera peu à l’épuisement des ressources en métaux rares et ne mettra pas à mal le réseau électrique français.
Fustigeant les fausses voitures de ville comme la Clio, la 208 qui sont plus des voitures compactes pour tailler la route et les autoroutes, le journaliste de Caradisiac voit dans l’Ami une vrai voiture de ville. Enfin! semble-t-il dire.
« L’Ami est une auto pour la ville, rien que pour la ville, toute la ville. Un usage trop limité? Pas plus que celui d’un bon pourcentage des voitures des habitants grandes métropoles qui ne s’éloignent jamais bien loin de la rocade. »
Il reste cependant le problème de la ligne de cette auto. Adieu l’expression de statut social ou affirmation de ses fantasmes de puissance et d’évasion. L’Ami doit se regarder comme on regarde son aspirateur. Bon… L’ambition de l’Ami Citroën est de parier sur l’usage minimum du citadin – aller au boulot à cinq ou quinze kilomètres en déposant un enfant à l’école et en revenir avec les courses.
Ce qui convenons en est proprement révolutionnaire.`
A noter cependant que cette petite voiture minimaliste connu quelques problèmes de mise au point. Dès novembre, certains utilisateurs de plaignaient de problèmes de recharge de batterie lorsque la température extérieure approchait les 0 de température. Ce qui arrive souvent à ce moment de l’année, surtout la nuit lorsque l’on recharge…. Un problème que Citroën a vite identifié comme un problème de chargeur. Ils ont été remplacés.
Fiche AMI Citroën ( Données Constructeur) – Technique: Longueur : 2,41 m largeur : 1,36 m (hors rétroviseurs), hauteur : 1,52 m, poids : 490 KG avec batterie, autonomie 75km avec une charge complète dans les conditions du cycle réglementaire, charge complète en 3h, recharge sur prise standard 220V, moteur électrique 6 kW, vitesse maxi 45 km/h- Confort: 2 sièges côte à côte en position haute, chauffage/ventilation/désembuage, rangement 64L devant les jambes du passager, freins à disque à l’avant, freins à tambour à l’arrière – Prix: 6000€
Commentaire THW: En l’état actuel des connaissances, une voiture électrique, c’est formidable pour la protection des poumons des habitants des grandes villes mais guère plus. Mais sur le plan du bilan carbone, la voiture à propulsion électrique ne fait que déplacer le problème. (Concernant le bilan carbone d’une batterie de stockage, elle même, une étude d’un institut Suédois (IVL), datée 2017, l’ estime à 150 à 200 kg CO2 par KWh de capacité de stockage). L’électricité étant une énergie à produire donc à consommer du carbone.(Ah oui! l’exception française et ses centrales nucléaires qui sont arrivées toutes pré-fabriquées dans nos campagnes). La voiture électrique souffre en plus d’un problème supplémentaire par rapport à la voiture thermique. Celui d’avoir un réservoir d’énergie très lourd (la batterie), qu’il faut bien déplacer avec les conséquences sur la demande d’énergie supplémentaire du coup exigée. En passant par l’usure des pneumatiques (pollution par les particules). Concernant l’Ami de Citroën, la proposition est différente. Il s’agit d’une voiture exclusivement réservée au transport urbain avec une philosophie minimaliste intéressante.