Les eurodéputés se sont prononcés le 8 juin 2022 : la vente de voitures thermiques sera interdite en Europe à partir de 2035. Le Parlement européen a en effet décidé mercredi 8 juin que seules les voitures et camionnettes de moins de 3,5 t n’émettant pas de gaz à effet de serre à l’échappement pourraient être commercialisées après cette date. Ce qui dans la pratique éliminerait les véhicules thermiques. A moins que, dans l’intervalle, on développe des moteurs utilisant de l’hydrogène.
La décision actuelle doit encore être négociée avec les différents pays de l’UE, mais Bruxelles entend bien interdire la mise sur le marché des voitures neuves à essence, diesel ou même hybrides. De nombreuses propositions, telles que l’intégration des e-Fuels, avaient été formulées dans les objectifs de réduction, mais elles ont été rejetées au motif que « les carburants synthétiques consomment trop d’électricité lors de leur production ».
2035, c’est dans 13 ans. Cette année ne sera pas la fin des véhicules thermiques sur les routes pour autant. Aujourd’hui, le parc automobiles français par exemple, est constitué de 38 millions de véhicules. dont 6 millions d’entre eux ont plus de 15 ans. La disparition des véhicules thermiques ne devrait pas intervenir de manière significative avant 2050. Mais les centres-villes leurs seront sans doute interdits.
Par ailleurs, les euro-députés n’ont pas totalement mis fin au moteur thermique. L’amendement dit « Ferrari » est passé par 367 voix pour (217 contre, 22 abstentions). Déposé par les Italiens d’ECR, il autorise les voitures de luxe fabriquées à moins de 1 000 exemplaires à continuer à rouler à l’essence.
Il est courant d’entendre que les voitures électriques sont émettrices de CO2 et que ces véhicules ne répondent pas à la problématique climatique. L’ONG européenne « Transport & Environment » répond à ces interrogations avec les derniers chiffres inclus dans son article publié le 30 mai 2022, et dont l’extrait pertinent vous est traduit ci-dessous.
« Nous avons pris en compte tous les critères possibles tels que la quantité de CO2 émise lors de la production d’électricité ou de la combustion de carburant, ainsi que l’impact carbone de l’extraction des ressources pour les batteries ou de la construction d’une centrale électrique. Nous constatons que les voitures électriques en Europe émettent, en moyenne, plus de 3 fois moins de CO2 que les voitures à essence équivalentes. Dans le pire des cas, une voiture électrique avec une batterie produite en Chine et conduite en Pologne émet tout de même 37 % de CO2 en moins que l’essence. Et dans le meilleur des cas, une voiture électrique avec une batterie produite en Suède et conduite dans le même pays peut émettre 83 % de moins que l’essence. »
Par ailleurs, un moteur électrique a une longévité bien plus importante que celle d’un moteur thermique. S’il est raisonnable d’attendre d’un moteur thermique une durée d’utilisation de 10 ans (ou de 200 000 km à raison de 20 000 km par an en moyenne), le moteur électrique, qui contient peu de pièces (moins de 50 contre plus de 250 pour les moteurs thermiques), peut quant à lui fonctionner sur plusieurs millions de kilomètres.