Lundi 6 septembre 21, dans un éditorial commun, les rédacteurs en chef de 220 journaux médicaux dont les revues prestigieuses, The Lancet, le British Medical Journal ou le National Medical Journal of India. veulent rappeler que l’urgence climatique demeure. L’épidémie au Covid 19 n’y change rien.
Il ne faut pas différer les mesures «urgentes» peut on y lire, car « la santé humaine y est en jeu« , plaident les principaux journaux médicaux de la planète.
«La santé est déjà altérée par l’augmentation de la température mondiale et la destruction de la nature , Avec une augmentation d’environ 1,1 °C depuis l’ère préindustrielle, les conséquences sur la santé des humains sont déjà importantes».
«Les températures plus élevées ont entraîné une augmentation des cas de déshydratation et de problèmes rénaux, de tumeurs dermatologiques malignes, d’infections tropicales, de problèmes mentaux, de complications de grossesses, d’allergies et de mortalité, et de morbidité cardio-vasculaire et pulmonaire», peut-on lire dans cet éditorial.
Le déclin des productions agricoles freine les efforts menés depuis des années pour lutter contre la malnutrition et la perte continue de biodiversité «risquent d’entraîner des dommages catastrophiques et irréversibles pour la santé».
«Malgré la préoccupation légitime pour le Covid-19, nous ne pouvons pas attendre que la pandémie soit terminée pour réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre», est-il écrit opportunément, à deux mois de la COP26 à Glasgow .
Les pays riches sont appelés à agir
Les auteurs de cet appel s’inquiètent que les « membres puissants de la communauté mondiale » commencent à voir cette hausse des températures comme « inévitable« , voire « acceptable« .
« Les risques du changement climatique pourraient éclipser ceux de n’importe quelle maladie. La pandémie de Covid-19 prendra fin, mais il n’existe aucun vaccin contre la crise du climat« , commente le patron de l’Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un communiqué. »Chaque mesure prise pour limiter les émissions et le réchauffement nous rapproche d’un avenir plus sain et plus sûr« , écrit il.
Pointant les sommes «sans précédent» dépensées lors de la pandémie, les revues médicales appellent à augmenter massivement les financements pour la protection de la planète et mettent en avant les effets vertueux:
«Une meilleure qualité de l’air permettrait à elle seule d’obtenir des améliorations pour la santé qui compensent facilement le coût global de la réduction des émissions».
Et de plaider pour un «changement fondamental de la façon dont nos sociétés et nos économies sont organisées et de notre mode de vie»: redéfinir nos systèmes de transport, l’organisation des villes, de la production et de la distribution alimentaire, des marchés financiers, des systèmes de santé, «et bien plus».
Avec AFP, Le Monde, France Inter