A la une Actu Recherche

Le réchauffement climatique de la planète bien parti pour atteindre des niveaux dramatiques

La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). C’est un état des lieux qui donne le vertige, décrit le journal Le Monde du 9 Aout 2021 . Où l’on parle d’une montée des eaux possibles de près de 5 mètres d’ici à 2150.

Voici que le quotidien français écrit:

C’est un état des lieux qui donne le vertige. D’abord, parce qu’il montre, de la manière la plus implacable qui soit, à quel point l’humain est en train de bouleverser le climat dans chaque région du monde: l’élévation de la température de l’air et de l’océan, la fonte des glaciers ou la hausse du niveau des mers s’aggravent à un rythme et avec une ampleur sans précédent depuis des millénaires, voire des centaines de milliers d’années. Ensuite, parce qu’il brosse un tableau sombre du monde qui nous attend: celui de catastrophes climatiques en cascade si nous continuons à brûler des combustibles fossiles à un rythme élevé, mais aussi de changements irréversibles, comme la montée des océans ou la fonte des glaces, quoi que nous fassions.

Une planète en surchauffe

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) établit ce diagnostic dans le premier volet de son sixième rapport d’évaluation, publié lundi 9 août. Il paraît alors que les incendies, les inondations, les canicules, les sécheresses s’enchaînent et se déchaînent, de la Turquie aux Etats-Unis en passant par la Grèce, l’Allemagne, la Russie ou la Chine. Un rappel dramatique que le dérèglement climatique, loin de se résumer à des chiffres et à des projections, est déjà une nouvelle normalité, celle d’une planète en surchauffe.

Ce rapport du groupe de travail 1 du GIEC, une instance intégrée à l’Organisation des Nations unies, constitue l’évaluation la plus à jour des connaissances sur les bases physiques du changement climatique, huit ans après le précédent rapport similaire, publié en 2013. Il a été rédigé par 234 scientifiques de 66 pays, à partir de l’analyse de plus de 14 000 études scientifiques. Ce premier volet sera complété par deux autres, sur la vulnérabilité de nos sociétés et sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui paraîtront en février et mars 2022, avant une synthèse du 6e rapport prévue pour septembre 2022.

Ce rapport du groupe de travail 1 du GIEC, une instance intégrée à l’Organisation des Nations unies, constitue l’évaluation la plus à jour des connaissances sur les bases physiques du changement climatique, huit ans après le précédent rapport similaire, publié en 2013. Il a été rédigé par 234 scientifiques de 66 pays, à partir de l’analyse de plus de 14 000 études scientifiques. Ce premier volet sera complété par deux autres, sur la vulnérabilité de nos sociétés et sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui paraîtront en février et mars 2022, avant une synthèse du 6e rapport prévue pour septembre 2022.

Un voyage sans retour

L’alerte sonne comme un nouvel avertissement pour les Etats, à moins de cent jours de la 26conférence climat de l’ONU (COP26) à Glasgow (Ecosse), qui s’avère cruciale. Seulement la moitié des signataires de l’accord de Paris sur le climat ont révisé à la hausse leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui sont pour l’instant insuffisants pour tenir les objectifs du traité international: limiter le réchauffement climatique «bien en deçà» de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible à 1,5 °C.

«Ce rapport montre que le changement climatique est un voyage sans retour, mais qu’aujourd’hui nous décidons de notre chemin futur», résume pour le journal Le monde, le climatologue Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS et l’un des auteurs. «Sans réduire fortement, rapidement et durablement nos émissions, la limitation du réchauffement à 1,5 °C sera hors de notre portée, prévient la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies (CEA) et coprésidente du groupe 1 du GIEC. En revanche, si nous agissons maintenant, nous verrons des effets d’ici dix à vingt ans. S’il est désormais impossible de revenir en arrière pour certaines composantes du système climatique, la montée du niveau des mers peut être limitée et on peut avoir une stabilisation des événements extrêmes.»

Surplus d’énergie

Pour la première fois, le GIEC montre que le rôle des activités humaines est « sans équivoque » sur le réchauffement climatique, entraînant des «changements rapides dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère»«C’est désormais un fait, c’est une avancée majeure de ce rapport», commente Valérie Masson-Delmotte. Dans les précédents rapports, la responsabilité humaine était assortie de degrés de confiance. Elle avait été qualifiée d’«extrêmement probable» en 2013.

Les activités humaines, et en particulier la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) pour les transports, la production d’électricité, l’agriculture ou l’industrie, émettent des gaz à effet de serre qui ne cessent d’augmenter année après année. De sorte que les concentrations de dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz à effet de serre, ont atteint 410 parties par million (ppm) en 2019 – en hausse de 47 % depuis l’ère préindustrielle –, un niveau inégalé depuis au moins deux millions d’années. Celles de méthane (principalement émis par l’élevage, l’extraction du gaz et du pétrole ou la gestion des déchets) et de protoxyde d’azote (issu des engrais azotés) sont, elles, les plus élevées depuis au moins huit cent mille ans.

Un rythme de hausse du mercure le plus rapide depuis au moins deux mille ans

Résultat: le système climatique s’emballe sous l’effet de ce surplus d’énergie. La température à la surface du globe s’est élevée d’environ 1,1 °C sur la dernière décennie comparativement à 1850-1900, avec un réchauffement plus prononcé sur les continents (1,6 °C) que sur les océans (0,9 °C). Chacune des quatre dernières décennies a été successivement la plus chaude enregistrée depuis 1850. La comparaison avec des échelles de temps plus longues donne la mesure de ce changement: il faut remonter 125 000 ans en arrière, au dernier interglaciaire, pour avoir une température globale comparable et le rythme actuel de hausse du mercure est le plus rapide depuis au moins deux mille ans.

Article du Monde

Consulter le rapport du GIEC en cliquant sur ce lien: https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/

Pour le WWF , Véritable cri d’alerte des scientifiques, ce rapport est le premier d’une série de quatre publications préparées par le GIEC courant 2021 et 2022. Il montre que l’homme a transformé la planète de manière définitive et que certains changements entraînés sont irréversibles. Pour la première fois, il documente aussi le rôle du méthane dans le changement climatique, propose des scénarios sur l’avenir qui nous attend et affirme un lien évident entre changement climatique, fréquence et intensité des phénomènes extrêmes. En témoignent les événements tragiques et meurtriers observés actuellement dans différentes parties du globe (incendies dévastateurs, vagues de chaleur, inondations etc.) alors que le réchauffement climatique actuel n’est “que” de 1,1°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Le scénario tendanciel d’un réchauffement autour de 5°C, voire davantage, d’ici la fin du siècle, semble donc apocalyptique, avec des effets dévastateurs dès 2025.

Selon Arnaud Gauffier, responsable des programmes du WWF France: «Le rapport du GIEC illustre une nouvelle fois l’ampleur et la rapidité des changements observés qui dépassent même parfois les prévisions précédentes du GIEC. L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C nécessiterait des efforts colossaux et urgents de modification des politiques publiques et de nos modes de vie. Pour aligner les émissions de la France avec un objectif 1,5°C, il faudrait par exemple, abandonner les moteurs thermiques des voitures individuelles au plus vite, renoncer aux liaisons aériennes internes, limiter drastiquement les vols internationaux, diviser par près de 3 notre consommation de viande individuelle, contenir nos achats de vêtements neufs à 1kg par an et par personne ou encore engager des plans massifs de rénovation thermique. La loi climat adoptée récemment démontre hélas que la France est encore loin du compte sur ces sujets. Les annonces des mesures que l’Etat fera au Congrès mondial de la nature de l’UICN ainsi qu’à la COP 26 seront déterminantes pour savoir si l’Etat a enfin saisi l’urgence de la situation.»

Similar Posts

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.